L’instabilité de l’épaule s’installe généralement après une première luxation. Qu’elle induise ensuite ou non des déboîtements humérus – omoplate à répétition, elle est toujours source de douleurs vives, d’un handicap quotidien, et provoque fréquemment des craquements de l’articulation. Devant de tels symptômes, il importe de consulter un spécialiste le plus rapidement possible, afin qu’il pose un diagnostic précis et décide du traitement le plus adapté au patient.
Epaule instable : définition
L’instabilité de l’épaule est une affection qui fait le plus souvent suite à sa luxation. Ce traumatisme correspond au « déboîtement » de l’épaule, lorsque l’extrémité sphérique de l’humérus (os le plus haut du bras) sort de la cavité glénoïde, partie concave de l’omoplate. Après une luxation, même réduite et prise en charge médicalement, l’épaule est souvent fragilisée et devient instable, du fait d’une mauvaise cicatrisation ligamentaire ou de lésions osseuses.
Une récidive de luxation a environ 50% de chance de survenir et on parle d’instabilité d’épaule « objective » lorsqu’elle se traduit par des déboîtements à répétition de l’humérus. Plus ces récidives sont nombreuses, plus l’articulation s’abîme et plus la survenue des luxations suivantes a lieu lors de mouvements totalement anodins, parfois même après un simple éternuement ou pendant le sommeil.
Pour sa part, l’instabilité « subjective » correspond à une sensation de déboîtement (« subluxation ») ou à des luxations de degré variable qui peuvent être réduites par le patient lui-même.
Dans tous les cas, une épaule instable est douloureuse, craque, et certains mouvements simples deviennent compliqués à effectuer. L’ensemble des ces symptômes doivent pousser le patient à consulter au plus vite, notamment parce que les luxations d’épaule peuvent s’accompagner de lésions neurologiques ou vasculaires.
Epaule instable : diagnostic et traitement
La consultation démarre toujours par un entretien au cours duquel le médecin se renseigne en particulier sur les circonstances de l’accident initial. L’examen clinique qui suit a notamment pour objectif de vérifier l’absence de lésions tendineuses ou neurologiques.
De plus, le chirurgien examine aussi les radiographies qui ont certainement été réalisées au cours des épisodes de luxation précédents. Cela lui permet de confirmer le sens de la luxation et d’évaluer l’état des structures osseuses impliquées, cavité glénoïde et humérus.
Par ailleurs, des examens supplémentaires d’imagerie médicale sont systématiquement réalisés. Selon les cas, il peut s’agir d’une IRM ou d’un arthroscanner. Ils servent notamment à estimer l’état de la coiffe des rotateurs. Il s’agit d’un ensemble de tendons situés sous le muscle deltoïde. Recouvrant la tête de l’humérus, ils la maintiennent normalement dans son logement, la cavité glénoïde.
Ces analyses ont aussi pour but de vérifier la bonne insertion osseuse du biceps, de préciser les lésions ligamentaires à l’origine de l’instabilité et d’évaluer le stock osseux résiduel.
C’est l’ensemble des informations recueillies au cours de cette phase préopératoire qui permet ensuite de choisir l’intervention chirurgicale la plus adaptée au patient, pour prendre en charge son instabilité d’épaule.