Acromioplastie pour conflit sous acromial
Malgré un traitement médical bien conduit, le conflit sous-acromial peut nécessiter une libération chirurgicale.
Ce geste chirurgical est pratiqué par un chirurgien spécialiste de l’épaule sous arthroscopie et permet le fraisage de l’acromion agressif et la libération des autres conflits au moyen d’un matériel miniaturisé.
Qu’est-ce que l’acromioplastie ?
L’acromioplastie correspond à l’ensemble des gestes chirurgicaux réalisés pour libérer le patient d’un conflit sous-acromial.
Il s’agit de pratiquer la diminution du volume inférieur de la voûte sous-acromiale par une libération du ligament acromio coracoïdien de son insertion sur l’os acromial, et de la réalisation d’un fraisage du bec de l’acromion et d’une diminution du volume de celui-ci.
Cette intervention se fait par un chirurgien spécialiste de l’épaule, sous arthroscopie, au moyen de 2 ou 3 incisions de quelques millimètres.
Indications
L’acromioplastie est réalisée lorsqu’un conflit sous-acromial est résistant au traitement médical : l’adaptation des gestes répétitifs, la mise au repos, les infiltrations, la kinésithérapie et les antalgiques ne sont plus suffisants pour permettre une sédation des douleurs sur le long terme.
L’acromioplastie va permettre de provoquer la disparition de l’inflammation des tendons de la coiffe des rotateurs lorsqu’il n’existe pas de rupture, et la cicatrisation des tendons de la coiffe des rotateurs lorsque la rupture est minime, ou encore d’éviter une nouvelle rupture en cas de réparation associée des tendons de la coiffe des rotateurs.
Elle est parfois nécessaire lors de la prise en charge d’une tendinite calcifiante de la coiffe des rotateurs, selon des indications particulières détaillées dans le chapitre spécifique.
Déroulement de l’acromioplastie
La chirurgie d’acromioplastie, lorsqu’elle est isolée, est réalisée dans la grande majorité des cas en ambulatoire.
Elle nécessite une anesthésie locorégionale par bloc interscalénique éventuellement combiné à une anesthésie générale, selon les propositions des anesthésistes.
Le patient est installé en position demi assise sur une table orthopédique spécifique permettant d’accéder à l’épaule de manière sécurisée tout en appliquant les champs opératoires stériles. Un bras robotisé articulé permet de positionner le membre supérieur du patient dans toutes les positions nécessaires afin de réaliser la chirurgie en minimisant le nombre d’incision.
L’intervention durera environ 1 heure. Deux à 3 incisions de quelques millimètres chacune sont nécessaires pour réaliser une acromioplastie seule. Elle permet l’introduction d’une caméra et d’instruments miniaturisés permettant le nettoyage de la bourse sous-acromiale (bursectomie), de libérer le ligament acromio coracoïdien, de nettoyer les tendons de la coiffe des rotateurs, et de réaliser un fraisage de l’os acromial et du bec.
La récupération d’un espace de glissement suffisant pour les tendons, sans frottement et sans hyperpression, permettra de provoquer la cicatrisation de la coiffe des rotateurs en quelques semaines à quelques mois.
Des sutures résorbables sont réalisées en fin d’intervention. Des pansements simples sont positionnés.
Une écharpe coude au corps est mise en place en fin d’intervention.
Suites post-opératoires de l’acromioplastie
Consignes post-opératoires
Un traitement antalgique et anti-inflammatoire, en l’absence de contre-indication, est prescrit.
Des soins cutanés très simples sont à réaliser jusqu’à cicatrisation complète, obtenue en deux semaines environ.
Une écharpe est à porter à visée antalgique, si la chirurgie n’a pas nécessité la réparation des tendons de la coiffe des rotateurs. Elle peut être ôtée totalement très rapidement si le patient n’est pas douloureux, souvent au bout d’une à deux semaines post opératoires.
Un arrêt de travail après acromioplastie est prescrit pour quelques jours (travail sédentaire ou de bureau sans manutention) à quelques semaines (manutention) selon l’activité professionnelle du patient.
Rééducation post-opératoire
La rééducation occupe une place primordiale dans les suites post opératoires afin de limiter la raideur et d’éviter une capsulite rétractile. Elle permet également de faciliter la cicatrisation tendineuse et de diminuer les douleurs.
Elle est prescrite pour 1 à 3 mois à raison de 2 à 3 séances par semaine.
Résultats attendus
En général, les douleurs post-opératoires sont très minimes.
Une ecchymose colorant la peau de l’épaule et du bras est quasi systématique, sans gravité, et disparaît entre 1 et 5 semaines.
Les douleurs liées au conflit sous-acromial sont très améliorées généralement d’emblée.
Néanmoins, la cicatrisation tendineuse définitive ne sera obtenue par la décompression sous-acromiale qu’au bout d’un délai de 3 à 6 mois. Il n’est donc pas rare d’observer une certaine latence entre le geste chirurgical et la guérison définitive.
Classiquement, une phase inflammatoire biologique survient aux alentours de 5 à 8 semaines post-opératoires. Elle peut nécessiter de reprendre des antalgiques à ce délai post-opératoire, sans inquiétude. Cette phase inflammatoire est d’autant plus importante que la prise en charge par le chirurgien spécialiste de l’épaule est tardive et que les lésions sont avancées.
Risques et complications de l’acromioplastie
La réalisation d’une acromioplastie sous arthroscopie minimise énormément les risques de complication chirurgicale. Les complications sont évidemment toujours possibles, mais elles sont exceptionnelles.
La kinésithérapie et un traitement antalgique adapté post-opératoire permettent en général de prévenir au maximum les risques de capsulite rétractile et d’algoneurodystrophie.
En dehors des risques et complications potentielles de toute chirurgie, il existe des possibilités spécifiques mais totalement exceptionnelles pouvant éventuellement nécessiter une nouvelle chirurgie (bris de matériel arthroscopique, infection, complication nerveuse, hématome…).
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