Chirurgie de la tendinite calcifiante de la coiffe des rotateurs de l’épaule

En cas de résistance au traitement médical bien conduit, le traitement chirurgical arthroscopique peut être proposé pour les tendinites calcifiantes de la coiffe des rotateurs. Le chirurgien spécialiste de l’épaule devra proposer une évacuation de la calcification, et parfois combinée à une acromioplastie : Quelles en sont les indications ?

Qu’est-ce que la chirurgie de la tendinite calcifiante ?

Le but de la chirurgie est de permettre l’évacuation définitive des poches contenant les calcifications, dépôts d’hydroxyapatite, dans les tendons de la coiffe des rotateurs.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les calcifications ne ressemblent pas à des cailloux rigides, mais à des poches contenant une substance faisant évoquer de la craie humide ou une pâte dentifrice blanche.

Il s’agit alors de retrouver la poche au sein même du tendon, d’inciser le tendon dans l’axe principal des fibres pour ne pas les interrompre, et de cureter et de nettoyer cette poche pour provoquer l’ultime évacuation de la calcification.

Une fois qu’une poche est évacuée, elle ne produit plus de dépôt.

Indications

Les indications chirurgicales d’évacuation de calcification des tendons de la coiffe des rotateurs sont discutées avec les patients en consultation.

En effet, il est classique de proposer une évacuation chirurgicale de calcification de type A ou B, en cas de douleurs ne cédant pas par le traitement médical, des triturations et des infiltrations, au bout de 6 mois d’évolution.

Dans le cas de calcifications de type C ou D, beaucoup moins délimitées, la chirurgie permettra l’évacuation des calcifications les plus volumineuses et les plus visibles et de réaliser dans le même temps une acromioplastie.

Une acromioplastie est également proposée lorsque l’acromion est de type III agressif ou débordant largement sur le versant latéral.

Déroulement de la chirurgie

La chirurgie se déroule quasi systématiquement ambulatoire. Elle est réalisée sous arthroscopie au moyen d’incision de quelques millimètres permettant d’introduire une caméra miniature et des instruments miniaturisés qui permettent d’évacuer la calcification et parfois de réaliser une acromioplastie.

Une imagerie récente (radiographies ou scanner) est souvent demandée pour obtenir un repérage parfait de la lésion avant chirurgie.

Cette intervention est réalisée sous anesthésie locorégionale par bloc interscalénique, parfois combinée à une anesthésie générale selon les recommandations de votre anesthésiste.

Le patient est installé sur une table orthopédique en position demie assise.

Cette installation permet l’accès à l’épaule après la mise en place de champs opératoires stériles.

Les incisions de quelques millimètres sont réalisées pour visualiser la calcification et en permettre l’évacuation. Dans le cadre de calcifications complexes multiples, plus de 2 incisions peuvent être réalisées.

Des curettes spécifiques permettent, après avoir incisé le tendon dans l’axe des fibres pour ne pas les interrompre, de gratter l’ensemble de la lésion et d’évacuer les dépôts de cristaux d’hydroxyapatite.

Il n’est pas recommandé de suturer les fibres tendineuses, selon les dernières données de la littérature.

En cas d’indication à une acromioplastie, on réalisera une libération du ligament acromio coracoïdien en fin d’intervention et le fraisage de l’excédent de l’os acromial à l’aide d’une fraise motorisée miniaturisé.

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Suites post-opératoires de la chirurgie cette tendinite à l’épaule

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Consignes post-opératoires

Les fils sur la peau sont résorbables et une attelle est à porter à visée antalgique pour 1 à 3 semaines.

Les patients ressentent une amélioration rapide de la symptomatologie préopératoire grâce à l’évacuation de la calcification, et de l’inflammation associée autour des tendons.

Cette attelle peut être retirée quasi immédiatement si les douleurs sont supportables afin de favoriser la mobilisation du bras et de débuter les séances de kinésithérapie le plus tôt possible en post-opératoire pour entretenir les mobilités, et limiter les risques d’enraidissement.

Des antalgiques et des anti-inflammatoires sont prescrits en post-opératoire immédiat.

L’arrêt maladie prévisible est de 1 à 12 semaines selon le poste professionnel, nécessitant une manutention ou non. Il y aura également un impact direct du volume de la calcification et de la réalisation ou non d’une acromioplastie sur la récupération post-opératoire.

Les activités sportives intensives avec les membres supérieurs sont reprises aux alentours de 3 mois, tout comme les grosses activités de manutention.

Ce délai correspond à la cicatrisation complète de la poche contenant les cristaux et de la fin de la tendinite.

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Rééducation post-opératoire

La rééducation post-opératoire fait partie intégrante du traitement.

Le délai varie énormément en fonction de la souplesse préopératoire, de l’âge, du tabagisme du patient, de ses comorbidités…

En général, la kinésithérapie est prescrite pour 3 à 12 semaines à raison de 1 à 3 séances par semaine. Elle permet de limiter les enraidissements et les capsulites, tout en améliorant considérablement les symptômes douloureux.

Risques et complications de la chirurgie

En dehors des complications générales d’une chirurgie et de l’arthroscopie (hématome, infection, algodystrophie, capsulite…), les risques d’une chirurgie de la tendinite calcifiante de la coiffe des rotateurs sont exceptionnelles :

 

  • Absence d’évacuation complète de la calcification : tout à fait possible si la calcification est de type C, ou multilobée. Le chirurgien spécialiste de l’épaule vérifiera donc en cas de doute de la bonne évacuation de la calcification par une fluoroscopie pendant l’intervention. Il est beaucoup plus fréquent de conserver les dépôts calciques sur les parois de la poche de la calcification si celle-ci est ancienne et volumineuse, sans complication ni symptôme. La résorption de ces dépôts se fera dans le temps.
  • Rupture de coiffe : elle est toujours possible mais tout à fait exceptionnelle dans le cadre d’une calcification de type A ou B, extrêmement rare dans les calcifications de type C ou D où il faudra faire le choix de laisser quelques dépôts calciques plutôt que d’affiner de manière inconsidérée le tendon pathologique, et réaliser une acromioplastie de décharge dans le même temps.

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