Algodystrophie et Capsulite rétractile

L’algodystrophie, ou syndrome douloureux régional complexe, est une maladie caractérisée par la présence d’une douleur permanente et continue dans une région du corps, le plus souvent au niveau d’un membre.

Apparaissant de manière spontanée ou secondaire, et de survenue aléatoire, son traitement peut nécessiter une prise en charge en centre de médecine de la douleur.

Définition de l’algodystrophie

L’origine même du syndrome douloureux régional complexe, ou algodystrophie n’est pas bien connue.

Il s’agit d’une réaction douloureuse disproportionnée en durée ou en intensité, comparativement à ce qui est constaté habituellement après le même type d’épisode traumatisant responsable de la douleur.

La particularité est qu’elle dépasse largement, régionalement, la zone traumatisée initiale. Il ne s’agit pas d’un territoire neurologique systématisé. Le syndrome épaule – main et fréquent aux membres supérieurs entraînant une raideur et des troubles au niveau de ses deux localisations sur le même membre.

Associée à la douleur, il existe un grand nombre de manifestations cliniques appartenant au système neurovégétatif : 

  • Œdème,
  • Chaleur et inflammation locale,
  • Sudation et transpiration intense,
  • Modification de la pilosité, de la pousse des ongles,
  • Modification de la coloration de la peau, de la texture, de sa température,
  • Modification de la sensibilité de la région douloureuse,
  • Raideur articulaire sans cause anatomique retrouvée en dehors d’une augmentation notable de l’épaisseur ligamentaire.

Symptômes de l’algodystrophie

Les douleurs de l’algodystrophie surviennent à l’occasion d’un faible stimulus.

Une hyperalgésie, une hypersensibilité, un phénomène douloureux modeste sont constants dans la pathologie.

Les douleurs peuvent être spontanées également ou à la tentative de mobilisation du segment de membre concerné par la pathologie. 

Les modifications des téguments (peau, poils, ongles) associées à la douleur et à l’œdème sont parfois très impressionnantes et très inquiétantes pour les patients.

La durée d’évolution est variable et dépend de la prise en charge antalgique, mais également de facteurs intrinsèques au patient, absolument non contrôlables.

La durée est de 6 à 24 mois en moyenne.

On décrit deux phases avant la guérison : 

  • La phase chaude : chaleur, rougeur, raideur importante, et douleur très intense
  • La phase froide : atrophie, raideur, douleurs en amélioration.

Dans les cas les plus sévères, les cas les plus rares, des séquelles peuvent persister : raideur, atrophie, déformation, amyotrophie.

Capsulite rétractile : l’algodystrophie de l’épaule

En cas d’atteinte isolée de l’algodystrophie au niveau de l’articulation de l’épaule, on parle de capsulite rétractile.

L’origine de la capsulite rétractile est en général une tendinopathie sur un conflit sous-acromial, une fracture, une entorse, un traumatisme bénin…

Elle peut également s’observer a minima après une chirurgie, on parle alors de capsulopathie, ou de manière totalement installée comme une capsulite.

Le diagnostic est essentiellement clinique, il n’y a pas besoin d’examen complémentaire pour confirmer une capsulite.

Il s’agit d’une raideur passive de l’épaule sans anomalie articulaire (pas d’arthrose, pas de luxation…) : lorsque l’examinateur essaye de mobiliser l’épaule celle-ci reste bloquée et douloureuse.

Les examens complémentaires

Les radiographies standards retrouvent une déminéralisation floue, mouchetée, dépassant la zone pathologique initiale. La disparition de cette déminéralisation, qui ne rend pas l’os plus fragile, est constante lors de la guérison.

Une IRM, si elle est pratiquée bien que totalement inutile, retrouve des œdèmes intraosseux correspondant à la déminéralisation vue sur les radiographies standard.

En cas de doute sur le diagnostic, une scintigraphie osseuse peut être réalisée. Il est à noter que cette scintigraphie peut être négative, sans éliminer définitivement le diagnostic. Il s’agit donc d’un examen spécifique, mais présentant un certain nombre de faux négatifs.

Traitement

Le traitement de l’algoneurodystrophie comprend plusieurs volets. Ce traitement est médical, il peut être mise en place par votre médecin traitant, un rhumatologue, un médecin de la douleur.

Lorsqu’un chirurgien dépiste une algodystrophie, il peut mettre en place le traitement et confie en général le suivi au corps médical non chirurgical. Il peut réintervenir en cas de disparition de l’algodystrophie lorsque la pathologie résiduelle est chirurgicale, ce qui est exceptionnel.

Le traitement médical comporte :

  • Un entretien articulaire et tendineux impératif par de la kinésithérapie, qui est le fil rouge de la prise en charge de cette pathologie.
  • Une prise en charge antalgique : antalgiques de palier 1 à 2 (palier trois exceptionnel est mis en place en centre de la douleur), anti-inflammatoires non stéroïdiens en l’absence de contre-indication, traitement action neurologique type gabapentine (Neurontin).
  • Une supplémentation en vitamine C, ayant prouvé une diminution de la durée de la maladie.
  • Des bains écossais (alternance chauds – froids) pour rééquilibrer les troubles micro vasculaires et trophiques.
  • Des capsulodistensions et infiltrations de corticoïdes sous contrôle radiographique pour les cas de capsulite rétractile.
  • Une éventuelle prise en charge en médecine de la douleur en centre pour des thérapeutiques adjuvantes : auriculothérapie, acupuncture, mésothérapie, électrostimulation de type TENS, stimulation médullaire…

Posez une question à votre chirurgien

4 Commentaires

  1. Alglave Françoise

    Bonjour,peut on prendre l’avion avec de l’alglgodystrophie,il y a un an fracture du radius,ensuite complications,subluxation et écrasement canal carpien,opérée,kiné,mais algodystrophie toujours présente.
    Cordialement

    Réponse
    • Dr Marc-Olivier Falcone

      Un vol en avion n’est pas une contre indication dans l’algodystrophie en général. Dans votre cas précis, je ne peux répondre puisque je ne connais pas votre dossier.

      Réponse
  2. NATACHA COLLIGNON

    Bonjour, j’ai fait une capsulite rétractile de l’épaule gauche en 2020, la douleur aura été intolérable pendant la 1ère année et c’est aténuée l’année suivante. J’ai récupéré une certaine mobilité du bras, mais c’est loin d’être comme avant, et la douleur est toujours présente même si beaucoup plus tolérable. Depuis quelques semaines, la douleur est de nouveau un peu plus forte, au point de m’empêcher de dormir convenablement. Des gestes du quotidien sont compliquées (je suis gauchère). Mon conjoint ne cesse de me dire de retourner consulter un médecin, mais le dernier que j’ai vu en 2022, un chirurgien du membre supérieur de Reims, m’a dit qu’on ne pouvait plus rien faire aujourd’hui, que j’avais été mal suivi et que je resterais avec mon handicap et ma douleur. Sans connaitre plus mon dossier, pourriez-vous me dire ce que vous en pensez et ce que vous me conseilleriez ?
    Merci par avance pour votre réponse. Je vous souhaite une belle journée.

    Réponse
    • Dr Marc-Olivier Falcone

      Bonjour Madame, je vous conseille, comme votre conjoint, de consulter un médecin et si possible un médecin de la douleur ou un rhumatologue. Si la capsulite est éliminée, tournez vous alors vers un chirurgien de l’épaule.

      Réponse

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