La pose d’une prothèse d’épaule inversée a pour but de restaurer un maximum de mobilité de l’articulation, tout en faisant disparaître la douleur due au développement arthrosique entre la tête de l’humérus et la cavité glénoïde de l’omoplate. En moyenne, après 2 mois, la récupération fonctionnelle est effective à environ 80%. Néanmoins, si le patient peut retourner à une vie quotidienne normale, certaines activités doivent être évitées pour éviter une usure prothétique prématurée ou une luxation.
Prothèse d’épaule inversée : qu’est-ce que c’est ?
Ce type de prothèse d’épaule est celui le plus souvent utilisé, car il apporte la meilleure réponse thérapeutique à une lésion importante de la coiffe des rotateurs, cause la plus fréquente du développement d’arthrose à la jonction humérus–omoplate. Normalement, à ce niveau, sur une épaule naturelle, la tête sphérique de l’humérus vient s’insérer dans la glène, cavité de l’omoplate.
Mais, lorsque c’est une prothèse d’épaule inversée qui est posée, c’est la partie humérale de la prothèse qui est creuse et accueille l’implant hémisphérique mis en place au niveau de la glène. Autrement dit, avec une prothèse d’épaule inversée, c’est l’omoplate qui s’emboîte dans l’humérus. Le bras de levier articulaire est augmenté et le deltoïde permet alors de compenser la rupture de tendon par une retente de son corps musculaire agissant sur un axe rotatoire de l’épaule abaissé.
La pose de prothèse d’épaule inversée bénéficie aujourd’hui de progrès technologiques majeurs. Plus précisément, la technologie Blueprint permet notamment de planifier en 3D au mieux la chirurgie, en modélisant l’épaule du patient par un simple scanner et en simulant l’intervention avec un logiciel maîtrisé par le Dr Falcone depuis sa sortie initiale en 2014, afin de concevoir des prothèses mises en place « sur mesure ».
Comment se fait le retour à la vie quotidienne après la pose d’une prothèse d’épaule inversée ?
Après l’intervention, la récupération se fait de manière progressive, plus ou moins rapidement en fonction des patients. Dans de nombreux cas, après 1 mois, le sujet est autonome pour les gestes simples de la vie quotidienne. La conduite peut généralement être reprise après 6 à 8 semaines, et les activités physiques douces (jardinage, bricolage léger…) après 3 mois.
Ce retour en douceur à une vie normale est nécessaire, en particulier pour éviter des mouvements trop amples ou trop rapides qui pourraient engendrer une luxation de la prothèse. Cela reste néanmoins un cas rare : moins de 4% des patients opérés sont victimes d’une luxation dans les jours ou les semaines qui suivent le traitement.
Pour autant, il convient de suivre à la lettre les consignes post-opératoires du chirurgien. Personnalisées, car chaque cas est unique, elles sont données verbalement mais aussi par écrit dans les ordonnances de rééducation, et doivent être transmises au kinésithérapeute en charge de la rééducation et au médecin traitant. Leur but est notamment de fixer des limites provisoires raisonnables pour chaque mouvement : rotation interne, extension (amener le bras vers l’arrière), adduction (rapprocher le bras de l’autre côté du flanc) et abduction (écarter le bras sur le côté).
Les professionnels de santé qui accompagnent le patient pendant sa rééducation sont là pour l’aider à comprendre ces consignes et à les réadapter progressivement au regard de ses progrès. Le principe de base est d’éviter de faire des gestes trop rapides, trop brusques ou trop intenses.
La progression se fait souvent sur 12 mois environ. A ce moment-là, la plupart des patients ont retrouvé leur vie d’avant. Néanmoins, pour éviter une usure prématurée de la prothèse ou une luxation, toujours possible, il est conseillé d’éviter la pratique de sports violents ou les travaux de force.