C’est quand le nerf médian, au niveau du poignet, est comprimé par la gaine qui l’entoure, que se déclenche le syndrome du canal carpien. Il induit progressivement des douleurs, une perte de sensibilité des doigts et une diminution des facultés de préhension. Dans bien des cas, sa prise en charge médicale est suffisamment efficace pour soulager le patient, mais une intervention chirurgicale doit sinon être envisagée.
Syndrome du canal carpien : causes et symptômes
Au niveau du poignet, des os et des ligaments forment une gaine, le canal carpien, au sein de laquelle passe le nerf médian. Il assure notamment la sensibilité et la mobilité des doigts.
C’est sous l’effet de sa compression que se déclenchent les premiers symptômes du syndrome du canal carpien, caractérisé par une perte de sensibilité des 3 ou 4 premiers doigts, des picotements et des fourmillements, principalement ressentis la nuit aux premiers stades de la pathologie. Celle-ci, évolutive, induit à terme des douleurs, la perte de sensibilité s’accentue et les patients atteints rencontrent des difficultés de préhension, laissant de plus en plus souvent tomber accidentellement les objets saisis. Le syndrome du canal carpien s’accompagne aussi parfois d’une atrophie des muscles du pouce.
Cette pathologie touche environ 0,3% de la population générale, majoritairement des individus âgés de plus de 40 ans et préférentiellement les sujets de sexe féminin. Très diverses (gestes répétitifs, posture statique prolongée, canal initialement trop étroit ou après un traumatisme, diabète, ménopause, grossesse…), les causes de son déclenchement ne sont pas toujours claires.
Le traitement médical du syndrome
Devant les symptômes évoqués plus haut, il est essentiel de consulter un spécialiste au plus vite. En effet, si le syndrome du canal carpien est identifié trop tardivement, des atteintes irréversibles sont alors susceptibles d’être observées. Le diagnostic se base sur un examen clinique, souvent complété par des analyses d’imagerie médicale (radiographie, échographie) et parfois un électroneuromyogramme, pour mesurer la transmission de l’influx nerveux le long du nerf comprimé.
Une fois le diagnostic confirmé, un certain nombre de mesures peuvent alors être mises en place pour soulager le syndrome du canal carpien avant d’avoir à envisager un traitement chirurgical. Le port d’une attelle, notamment la nuit, est fréquemment nécessaire, pour diminuer la pression exercée sur le nerf. Elle est souvent réalisée sur mesure, par « thermoformage ».
Il convient aussi de limiter la répétition de certains gestes, d’éviter les travaux qui exigent de forcer avec la main ainsi que les postures statiques prolongées. La prescription d’antalgiques et d’anti-inflammatoires oraux fait aussi partie de cette prise en charge médicale, de même que d’éventuelles injections de corticoïdes. Enfin, l’application de compresses glacées ou chaudes permet aussi d’apaiser la douleur.
Canal carpien : faut-il opérer ?
C’est seulement si le traitement médical n’apporte pas d’améliorations significatives et que le confort quotidien du patient n’est pas suffisant, qu’une intervention chirurgicale doit être envisagée. Elle est réalisée sous anesthésie locale et en chirurgie ambulatoire. Son efficacité est généralement remarquable et son effet est déjà ressenti quelques heures plus tard. Il faut néanmoins environ 6 mois pour retrouver une force et une sensibilité normales de la main. Ce résultat est définitif dans la majorité des cas.
