Le doigt à ressaut classique correspond à un épaississement de la membrane synoviale qui entoure les tendons digitaux fléchisseurs et les empêche de coulisser correctement. Néanmoins, il existe des cas de doigts à ressaut plus complexes et certains, rares, peuvent effectivement être liés à un développement arthrosique qui induit la formation de petites excroissances osseuses à l’origine de troubles tendineux.
Doigt à ressaut : définition
Même si le développement d’un doigt à ressaut peut parfois être dû à un traumatisme ou à des gestes répétitifs, l’affection est le plus souvent de nature idiopathique. La majorité des doigts à ressaut correspondent à une tendinite des tendons digitaux fléchisseurs, en conflit avec la gaine qui les entoure. Plus précisément, lorsque cette membrane synoviale s’épaissit, sous l’effet de facteurs divers, le tendon correspondant ne peut plus coulisser correctement.
N’importe quel doigt peut être atteint et, au début, cette pathologie induit des douleurs dans la paume de la main. Elles s’étendent ensuite peu à peu et finissent par concerner le doigt sur toute sa longueur. Par ailleurs, aux stades les plus avancés, un ressaut sec se produit lors des mouvements d’extension. Certains patients doivent même parfois s’aider de leur autre main pour plier ou déplier le doigt atteint.
Outre le handicap quotidien que représente un doigt à ressaut, ce sont aussi ses complications potentielles qui rendent sa prise en charge nécessaire, en particulier pour éviter une rupture des tendons fléchisseurs ou un blocage complet.
Doigt à ressaut et arthrose digitale : quel lien ?
Les surfaces osseuses en contact les unes des autres au niveau des articulations sont recouvertes de cartilage. Le rôle de ce tissu est de faciliter la fluidité des mouvements en évitant les frottements inter-osseux directs. Quelle qu’en soit la cause, on appelle « arthrose » la disparition progressive du cartilage, source de douleurs et de perte de mobilité articulaire.
Bien que parfois évoqués, les liens de causes à effets entre doigt à ressaut et arthrose digitale ne sont pas si évidents. En effet, lorsqu’une raideur de l’articulation IPP (interphalangienne proximale, entre la première et la deuxième phalange) accompagne un doigt à ressaut et fait penser à de l’arthrose, elle correspond en réalité bien plus souvent à un conflit tendineux. Il prend place entre les tendons fléchisseurs et sa prise en charge chirurgicale se fait via un protocole particulier (USSR, « Ulnar Superficial Sling Resection » en anglais).
Néanmoins, parfois, des formes de doigt à ressaut très particulières sont effectivement liées à un phénomène arthrosique, quand la disparition du cartilage s’accompagne du développement de petites excroissances osseuses (« ostéophytes »). Celles-ci peuvent en effet gêner les tendons extenseurs des articulations. On parle alors de « locking syndrome », trouble qui peut être pris en charge de manière chirurgicale, même si l’intervention reste rare.