Il n’existe pas de traitement médical à la maladie de Dupuytren. Seule la chirurgie est efficace. Pas toujours applicable, le mode opératoire le plus léger permet une récupération immédiate, mais seulement de façon temporaire dans la plupart des cas. Pour leur part, les techniques chirurgicales plus invasives nécessitent à minima quelques semaines de récupération.
Causes, symptômes et évolution
La maladie de Dupuytren est une affection qui touche le « fascia » (aponévrose palmaire), membrane de nature fibreuse localisée sous l’hypoderme au niveau de la paume de la main. Cette structure a comme principale fonction de protéger les nerfs, les tendons et les artères.
L’aspect ethnique et héréditaire de cette pathologie est prépondérant. Aussi appelée « maladie des Vikings », elle est surtout présente en Europe du Nord où elle atteint majoritairement les sujets masculins entre 40 et 50 ans.
Par ailleurs, comme le montrent de nombreuses études, le taux d’occurrence de ce trouble est particulièrement élevé chez ceux dont des ascendants ou collatéraux sont aussi touchés.
En France, on estime que 4 à 10% de la population générale sont concernés par cet épaississement anormal de l’aponévrose palmaire. Il débute classiquement par l’apparition de nodules dans la paume de la main, fréquemment en regard du 4ème ou du 5ème doigt. Aux premiers stades, ces indurations sont douloureuses ou démangent mais, paradoxalement, ces symptômes disparaissent avec la progression de cette maladie.
Elle est en effet évolutive et, au fil du temps, les épaississements aponévrotiques prennent la forme de cordons ou « brides » qui entraînent un recroquevillement progressif de la main. Les patients éprouvent de plus en plus de difficultés à mettre leurs doigts en extension, cela devient même parfois impossible.
Traitement de la maladie de Dupuytren et récupération
La maladie de Dupuytren ne régresse jamais spontanément et, même si certaines mesures peuvent soulager le patient (étirements, massages, compresses chaudes ou froides…), sa seule voie de prise en charge est chirurgicale et peut prendre des formes plus ou moins invasives.
L’aponévrotomie percutanée est la méthode la plus légère, réalisée sous anesthésie locale et applicable sur une bride bien individualisée. Le geste consiste à la sectionner à l’aide d’une aiguille. Cela ne nécessite que quelques minutes et permet une récupération fonctionnelle immédiate bien que souvent seulement temporaire : les récidives sont fréquentes.
Dans les cas plus étendus, il faut réaliser une aponévrotomie plus vaste, soit pour seulement retirer une partie de la bride (aponévrotomie segmentaire), soit pour réséquer tout le tissu malade (aponévrotomie élargie).
Quoi qu’il en soit, la durée de récupération est alors bien plus conséquente qu’après une intervention percutanée. En effet, outre le temps que prend la rééducation, une diminution de sensibilité est fréquemment observée et la récupération neurologique nécessite au moins quelques jours. Par ailleurs, le processus de cicatrisation interne après cette dissection élargie et profonde de la main prend plusieurs semaines.