Chez certains individus, lors de son passage dans le canal cubital au niveau du coude, le nerf ulnaire peut être comprimé. Cela induit des douleurs, des fourmillements, et peut avoir des conséquences motrices. Or, les origines de cette compression du nerf ulnaire au coude sont parfois professionnelles. Ce trouble est donc effectivement listé dans le tableau 57 des maladies professionnelles du régime général.
Anatomie : nerf ulnaire et canal cubital
Le nerf ulnaire est un nerf mixte, c’est-à-dire au rôle à la fois sensitif et moteur. Il naît du plexus brachial, ensemble des racines nerveuses issues de la moelle épinière dans la zone des vertèbres cervicales, et parcourt le bras jusqu’à la main.
Sur son trajet, au niveau du coude, il passe dans la gouttière épitrochléo-olécranienne, aussi appelée canal cubital, petit tunnel de nature ostéoligamentaire et localisé plutôt sur l’arrière de l’articulation. Chez certains sujets peut prendre place une compression mécanique du nerf au sein de ce canal.
Les symptômes de la compression du nerf ulnaire au coude incluent des douleurs et des paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements) au niveau de l’articulation, des deux derniers doigts, et parfois de l’épaule et des cervicales.
Cette affection peut également avoir un retentissement moteur, induisant une faiblesse de la main et des difficultés à réaliser certains gestes du quotidien, comme serrer un objet, se servir d’une clé ou ouvrir une bouteille.
Enfin, dans ses stades les plus avancés, la compression du nerf ulnaire au coude peut se traduire par une atrophie musculaire de la zone hypothénarienne, région de la paume de la main située vers le tranchant de celle-ci. Des troubles sensitifs et vasomoteurs ou une paralysie des muscles innervés par le nerf ulnaire sont aussi parfois rapportés.
Les causes de la compression de ce nerf
De manière générale, les mouvements répétés d’hyperflexion ou d’hyperextension du coude ou du poignet sont des causes potentielles de cette affection, de même que les chocs, certains traumatismes et des pathologies d’ordre endocrinien ou rhumatismal.
Certaines activités extra-professionnelles (tennis, bricolage, jardinage, musculation…) peuvent aussi favoriser l’apparition de ce trouble. C’est aussi le cas de l’utilisation d’outils créant des vibrations importantes. Et, dans la sphère professionnelle, les secteurs les plus touchés sont le BTP, le transport, le déménagement et la manutention, même si la compression du nerf ulnaire au coude n’épargne pas non plus les employés de bureau.
Ainsi, cette pathologie figure dans le tableau 57 des maladies professionnelles du régime général, qui liste les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail. Sous certaines conditions, la compression du nerf ulnaire au coude peut donc être reconnue comme une maladie professionnelle.
Pour cela, le patient doit commencer par consulter son médecin généraliste, afin qu’il établisse certains documents comme le certificat médical initial et la déclaration de maladie professionnelle. Ils doivent alors être transmis pour accord à la CPAM, avant d’entamer le traitement nécessaire avec un médecin spécialiste et de bénéficier d’un arrêt maladie.