Opération de la rhizarthrose avec prothèse : infos essentielles

par | 5 mars 2024

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Main & Poignet | Rhizarthrose

Outre la solution d’attente que constitue un exceptionnel nettoyage de l’articulation sous arthroscopie, la trapézectomie et la pose d’une prothèse trapézo-métacarpienne sont les deux principaux modes de traitement chirurgical de la rhizarthrose. L’un des avantages de la prothèse est de retrouver très rapidement une bonne mobilité articulaire, sans nécessairement avoir à faire de rééducation.

 

Prothèse trapézo-métacarpienne : indications

 

L’arthrose qui se développe entre le premier métacarpien (os du pouce le plus proche de la main) et le trapèze, os du poignet, est appelée « rhizarthrose ».  Pour traiter cette affection, la première approche est toujours médicamenteuse, parfois accompagnée de mesures kinésithérapiques et du port d’une attelle. Quand cette prise en charge purement médicale n’est plus suffisante, une intervention chirurgicale doit alors être envisagée.

Elle peut prendre différentes formes, la plus légère correspondant à un nettoyage de l’articulation sous arthroscopie, pour retirer les tissus abîmés et retarder la réalisation d’un geste chirurgical plus invasif. Il peut alors s’agir de retirer le trapèze (trapézectomie) pour ensuite stabiliser la base du pouce par ligamentoplastie.

Outre la réalisation d’une arthrodèse, rare, puisqu’elle revient à bloquer définitivement l’articulation, la pose d’une prothèse trapézo-métacarpienne constitue la principale alternative au retrait du trapèze. Le principe est alors de remplacer l’articulation par des implants artificiels, l’un inséré dans le premier métacarpien grâce à une tige et l’autre, la cupule, au niveau du trapèze.

Le choix entre trapézectomie et prothèse se base sur différents facteurs. En premier lieu, la pose d’une prothèse peut être rendue impossible par certaines caractéristiques du patient : trapèze trop court (moins de 9 millimètres), allergie connue aux matériaux constitutifs des implants, antécédent de fracture ou dysplasie trapézo-métacarpienne, arthrose au dessus du trapèze (avec le scaphoïde) notamment.

Les activités du sujet doivent aussi être considérées pour choisir la solution chirurgicale la plus adaptée. Par exemple, les métiers manuels, les gestes répétitifs ou le port fréquent d’objets lourds, doivent orienter vers la trapézectomie, au risque sinon d’observer une usure prématurée de la prothèse qui nécessiterait une seconde intervention.

 

Zoom sur le traitement de la rhizarthrose par pose de prothèse

 

La pose de prothèse trapézo-métacarpienne a lieu en mode ambulatoire, sous anesthésie locorégionale.

Après avoir pratiqué une incision de quelques centimètres entre le trapèze et le premier métacarpien, le chirurgien commence par nettoyer l’articulation, en retirant le cartilage abîmé et les éventuelles excroissances osseuses. Les deux pièces de la prothèse sont alors mises en place, le plus souvent en les impactant, donc sans utilisation de ciment chirurgical.

Les nouveaux implants sont à haute tenue, avec un renfort de la partie en polyéthylène réticulé et en double mobilité. Une grande modularité des implants existe (72 combinaisons existent avec la prothèse utilisée par le Dr Falcone!), pour que la prothèse s’adapte au patient … et non l’inverse.

En fin d’intervention, après suture, un pansement renforcé est mis en place. Plus tard, il sera remplacé par une orthèse à porter pendant 3 semaines environ. Grâce à cette intervention, une majorité de patients retrouve spontanément une bonne mobilité de l’articulation en quelques semaines, sans nécessité systématique de rééducation en kinésithérapie.

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