On parle de syndrome du canal carpien lorsque le nerf médian est comprimé au niveau du poignet, dans une gaine constituée d’os et de ligaments. Les symptômes de cette pathologie varient en fonction de son degré d’avancement. Il peut être décrit via une échelle contenant 4 stades successifs et qui aide à décider de la conduite thérapeutique à tenir.
Les différents stades du syndrome du canal carpien
Selon les sources, la description des différents stades du syndrome du canal carpien diffère légèrement, du point de vue de l’apparition et de l’ampleur de tel ou tel symptôme à chaque étape. En vérité, l’évolution de cette pathologie est continue. Cette classification est donc un peu artificielle, même si elle contient des éléments d’information intéressants.
Au premier stade du syndrome du canal carpien, ce sont les fibres de surface (au rôle sensitif) du nerf médian qui sont irritées, sans qu’existe une réelle compression nerveuse. Le patient ne ressent pas de douleur mais des fourmillements intermittents, souvent nocturnes, dans la paume de la main, les trois premiers doigts et parfois la face interne du quatrième.
Le stade 2 se caractérise par des symptômes plus fréquents, de manière nocturne et diurne, parfois même ressentis en permanence. Le patient éprouve des picotements et des engourdissements plus intenses et la douleur commence à faire son apparition au niveau des premiers doigts, de la main et aussi, chez certains, de l’avant-bras. Cela s’accompagne généralement de légers troubles de la sensibilité.
La sévérité de l’affection s’aggrave de manière importante au stade 3, avec des troubles sensitifs majeurs et une douleur permanente qui irradie parfois jusqu’à l’épaule. Des problèmes de motricité commencent aussi à se manifester. Ils rendent de plus en plus difficiles les gestes du quotidien et sont parfois accompagnés d’une amyotrophie de l’éminence thénar, masse musculaire située à la base du pouce dans la paume de la main.
Enfin, au stade 4, l’amyotrophie est marquée et s’étend plus largement sur la paume. De plus, la perte de motricité est flagrante et induit un handicap lourd, même pour les gestes les plus simples. Les douleurs sont par ailleurs vives et importantes.
Quelle conduite thérapeutique à chaque stade ?
Sans être systématique, l’aggravation du syndrome du canal carpien est quand même extrêmement fréquente, la vitesse d’évolution étant imprévisible et variable selon les sujets. Les risques induits par une prise en charge trop tardive vont jusqu’à une paralysie définitive des trois premiers doigts : pouce, index et majeur.
Ainsi, quel que soit le stade d’avancement de l’affection, une surveillance clinique doit être mise en place, idéalement doublée d’un suivi par électromyogramme.
Au stade 1, un traitement conservatif est suffisant, incluant notamment des séances de kinésithérapie et éventuellement le port nocturne d’une orthèse. Pour calmer la douleur, il est assez fréquent qu’un traitement antalgique et anti-inflammatoire soit mis en place au stade 2, ces médicaments pouvant s’accompagner d’injections de corticoïdes.
C’est aux stades plus avancés, 3 et 4, que l’avis d’un chirurgien spécialiste devient essentiel, pour décider d’une éventuelle intervention. Elle a alors pour but de préserver la vitalité du nerf médian, en le libérant des contraintes mécaniques auxquelles il est soumis.