L’arthrose de la base du pouce (rhizarthrose) est souvent bilatérale. Elle peut avoir des causes professionnelles : accident du travail ou gestes répétitifs. Elle n’est pourtant pas automatiquement reconnue comme maladie professionnelle et, pour éventuellement bénéficier d’aides spécifiques, le patient doit déposer un dossier étayé par un avis médical auprès du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).
La rhizarthrose
Rhizarthrose : une affection souvent bilatérale
L’arthrose qui se développe entre l’os localisé à la base du pouce (premier métacarpien) et le trapèze, un os du poignet, est appelée « rhizarthrose » ou arthrose trapézo-métacarpienne. Elle touche souvent les deux pouces et est alors qualifiée de « bilatérale ».
Quoi qu’il en soit, elle correspond à la désagrégation progressive des cartilages de l’articulation. Ils sont normalement présents pour faciliter le glissement des os l’un par rapport à l’autre, en évitant un contact direct et donc les frottements.
Ce trouble articulaire est à l’origine de douleurs lorsque le patient saisit des objets en mettant le pouce en opposition avec les autres doigts. La rhizarthrose induit aussi une perte de force préhensile progressive, un enraidissement et une déformation de la base du pouce.
En cas de rhizarthrose, c’est toujours un traitement médical qui est pratiqué en premier lieu. Cependant, puisque l’arthrose continue à progresser, ces mesures conservatives ne sont souvent plus efficaces après quelques mois. Une intervention chirurgicale devient alors la seule option envisageable.
Quelles sont ses causes ?
Il n’est pas toujours facile d’identifier clairement les causes de la rhizarthrose chez le patient. Des facteurs génétiques sont vraisemblablement parfois impliqués. Il semble aussi que le sexe et l’âge du sujet jouent un rôle, puisque ce sont fréquemment les femmes de 50 ans ou plus qui sont concernées.
Par ailleurs, la rhizarthrose peut aussi se développer à la suite d’un traumatisme, en particulier une fracture du pouce. De plus, la sollicitation excessive de l’articulation impactée est une cause reconnue du déclenchement de la rhizarthrose.
La rhizarthrose bilatérale : maladie professionnelle ou pas ?
Fracture, mouvements répétitifs : de telles causes potentielles montrent clairement que, dans les faits, la rhizarthrose, bilatérale ou non, peut être d’origine professionnelle, après un accident survenu sur le lieu de travail ou chez certains travailleurs manuels.
Pourtant, la rhizarthrose ne figure pas dans le tableau de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) qui liste les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail (tableau 57).
Ainsi, s’il veut faire reconnaître sa rhizarthrose comme maladie professionnelle, le patient doit effectuer un recours auprès du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). Sur la base de son diagnostic, l’orthopédiste impliqué peut éventuellement fournir des éléments pour constituer le dossier nécessaire. L’implication, l’avis et les conseils du médecin du travail sont aussi des éléments à considérer.