La maladie de Dupuytren touche majoritairement les hommes. Cependant, les femmes peuvent aussi être atteintes par cette pathologie, en particulier possiblement sous l’effet des bouleversements hormonaux qu’elles rencontrent au moment d’une grossesse ou de la ménopause. Par ailleurs, chez elles, les atteintes sont souvent plus sévères que chez les sujets masculins, l’efficacité d’une prise en charge chirurgicale semble moindre et le taux de développements algodystrophiques post-opératoires plus élevé.
La maladie de Dupuytren : causes, symptômes et traitement
Dans la face interne de la main, une membrane fibreuse appelée “aponévrose palmaire” ou “fascia”, localisée sous le derme, joue un rôle protecteur des nerfs, des tendons et des artères.
La maladie de Dupuytren correspond à son épaississement anormal. Elle débute par l’apparition de nodules en regard d’un ou plusieurs doigts. Cette pathologie n’est douloureuse qu’à ses premiers stades et son évolution est variable selon les patients.
Chez certains, les nodules finissent par former des brides qui exercent une traction sur les doigts et induisent donc mécaniquement une flexion. Dans les formes les plus graves elle peut devenir irréductible, le patient étant par exemple incapable de poser sa main à plat.
Pour éviter d’atteindre ce stade, la surveillance de la maladie de Dupuytren est essentielle, notamment pour savoir quand une chirurgie devient indispensable. Il n’existe pas de traitement médical.
Les facteurs favorisants de la maladie de Dupuytren
L’aspect ethnique de la maladie de Dupuytren est bien connu. Elle est surtout observée en Europe du Nord. L’hérédité joue aussi un rôle, de même que certains facteurs environnementaux, comme la consommation excessive d’alcool ou de tabac. Les données statistiques montrent par ailleurs que la majorité de la population atteinte est masculine et âgée d’une cinquantaine d’années ou davantage.
Dupuytren chez la femme: aspects hormonaux, symptômes et réponse au traitement chirurgical
Malgré un taux d’occurrence plus élevé de la pathologie chez les hommes, les femmes peuvent aussi être touchées. La maladie de Dupuytren présente des particularités dans cette frange de la population.
Notamment, chez les sujets féminins, il semble que les symptômes soient plus sévères, avec en particulier une fréquence plus élevée d’atteintes multi-digitales et de la mobilité de l’articulation inter-phalangienne proximale, ce qui induit une gêne fonctionnelle plus importante.
Certaines études in vitro semblent indiquer une influence des hormones androgènes dans le déclenchement et le développement de la maladie de Dupuytren. Or, chez les femmes, le taux d’hormones androgènes augmente pendant les périodes de grossesse et au moment de la ménopause. Cependant, la relation statistique entre ces changements hormonaux et la maladie de Dupuytren n’a pas été clairement établie.
D’autres particularités de la maladie de Dupuytren chez les femmes sont liées à son traitement chirurgical. En particulier, d’après une étude de 2013 (Particularités de la maladie de Dupuytren chez la femme, A propos de 67 cas, Ferry et al.), si statistiquement la première intervention intervient plus tôt chez les hommes, au sein de la population féminine, le gain de mobilité induit par la chirurgie est plus faible et le taux d’algodystrophie post-opératoire plus élevé.
