Anesthésie WALANT : en quoi consiste cette technique innovante ?

par | 11 septembre 2025

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Le protocole d’anesthésie WALANT permet de réaliser certaines chirurgies de la main sur un patient totalement éveillé, sans garrot ni sédation. Grâce à un simple anesthésiant local associé à de l’adrénaline, cette technique innovante assure confort, sécurité et efficacité, tout en réduisant les coûts et les délais de prise en charge. Elle constitue une alternative de plus en plus utilisée hors du bloc opératoire.

 

WALANT : une anesthésie sans garrot, en pleine conscience

L’anesthésie WALANT (« Wide Awake Local Anesthesia No Tourniquet » en anglais) est une technique développée initialement pour la chirurgie de la main. Elle consiste à réaliser une anesthésie locale pure, sans recours à une sédation générale ou loco-régionale, et surtout sans utilisation de garrot.

Ce protocole repose sur l’injection d’une solution associant lidocaïne (un anesthésique local) et adrénaline, à laquelle on ajoute parfois du bicarbonate pour réduire la sensation de brûlure à l’injection. L’adrénaline permet une vasoconstriction locale, ce qui réduit les saignements et supprime donc la nécessité d’un garrot compressif. De plus, elle prolonge l’effet anesthésique en ralentissant la diffusion de la lidocaïne dans l’ensemble de l’organisme.

Le patient reste éveillé tout au long de l’intervention, ce qui permet un retour immédiat à domicile, sans surveillance post-anesthésique lourde. Cette approche allège donc le parcours opératoire tout en assurant une sécurité optimale.

 

Indications et bénéfices de l’anesthésie WALANT

La technique WALANT est particulièrement recommandée lors des interventions qui ont pour objectif la libération du canal carpien, le traitement du doigt à ressaut par section de la poulie A1, la prise en charge des ténolyses (adhérences tendineuses), la réalisation de plasties tendineuses (reconstruction ou allongement chirurgical d’un tendon lésé) ainsi que quand il s’agit de réaliser certaines ostéosynthèses de la main ou du poignet.

Des études récentes mettent en évidence les avantages de ce mode d’anesthésie, en particulier une réduction significative de la douleur peropératoire et un très faible taux de complications.

D’autre part, le protocole WALANT permet une réduction conséquente des coûts et une diminution des délais de prise en charge, puisque l’intervention peut se faire hors bloc opératoire.

Par ailleurs, l’absence de garrot améliore nettement le confort peropératoire. De plus, en laissant le patient éveillé, la technique permet aussi un retour immédiat d’information sur les gestes réalisés, notamment lors des reconstructions tendineuses, puisque le chirurgien peut demander au patient de mobiliser activement ses doigts ou son poignet. Enfin, la récupération fonctionnelle est plus rapide.

 

WALANT : mise en œuvre et limites

La mise en œuvre du protocole WALANT suppose une organisation rigoureuse, que ce soit en cabinet médical ou en bloc ambulatoire. Le geste chirurgical doit être standardisé, de courte durée, peu invasif et réalisable sous anesthésie locale pure. Il doit également être précédé d’une évaluation précise de la faisabilité technique, notamment par repérage échographique.

D’autre part, la technique a aussi ses limites. En premier lieu, certaines procédures complexes, hémorragiques ou douloureuses, contre-indiquent son utilisation. Les contre-indications incluent aussi les patients sous anticoagulants mal équilibrés, les antécédents d’intolérance à l’adrénaline, les troubles cognitifs majeurs ou encore l’impossibilité de coopérer, d’où l’importance d’en discuter avec votre chirurgien lors de la première consultation.

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