Comment stopper la maladie de Dupuytren ?

par | 17 octobre 2025

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La maladie de Dupuytren est une affection évolutive de la main, responsable d’une rétraction progressive des doigts atteints. Si elle peut rester stable pendant des années, elle peut aussi évoluer rapidement et entraîner un véritable handicap fonctionnel. Plusieurs options de traitement existent, de la simple surveillance à la chirurgie, en passant par des gestes mini-invasifs, selon le stade de la maladie et son impact fonctionnel.

 

Maladie de Dupuytren : définition, causes et symptômes

Au niveau de la paume, sous l’hypoderme, couche cutanée la plus profonde, est localisé un tissu fibreux appelé « aponévrose palmaire ». Il joue notamment un rôle protecteur des tendons, des nerfs et des artères.

La maladie de Dupuytren se traduit par un épaississement anormal de l’aponévrose. Ce sont d’abord des nodules qui se forment dans la paume de la main, le plus souvent en regard de l’annulaire ou de l’auriculaire. Ces épaississements peuvent évoluer de façons diverses mais finissent souvent par former des brides, qui induisent mécaniquement une flexion des doigts impactés.

Dans les cas les plus avancés, les sujets atteints deviennent incapables de mettre leurs doigts en position d’extension. Avant ce stade, peu à peu, les patients ont de plus en plus du mal à ouvrir la main et les gestes les plus simples finissent par devenir compliqués.

Plusieurs facteurs de risque sont aujourd’hui identifiés : origine nord-européenne, sexe masculin, âge supérieur à 50 ans, et antécédents familiaux. Par ailleurs, certaines pathologies, notamment le diabète, la consommation d’alcool et le tabagisme, sont également associées à un risque accru.

 

Prise en charge de la maladie de Dupuytren

Il n’existe pas de traitement médical à la maladie de Dupuytren. Cependant, dans les formes débutantes, c’est une simple surveillance régulière qui est mise en place. Parfois accompagnée de mesures conservatrices (kinésithérapie, étirements doux, port nocturne d’une orthèse…) elle permet de savoir quand il devient nécessaire d’opérer, pour éviter des atteintes fonctionnelles irréversibles.

L’aponévrotomie percutanée constitue la voie de prise en charge la moins lourde, lorsque la bride sous cutanée est bien individualisée. Sous anesthésie locale, le praticien la sectionne en utilisant une aiguille. Ce geste permet de récupérer une bonne mobilité mais les récidives sont assez fréquentes (50% à 5 ans d’après certaines études).

Dans d’autres cas, c’est une intervention plus lourde qui doit être pratiquée. Il peut alors s’agir de retirer un ou plusieurs segments de bride (« aponévrectomie segmentaire ») ou de pratiquer une extraction plus étendue (« aponévrectomie élargie »). L’acte se déroule généralement sous anesthésie locorégionale et peut être réalisé en ambulatoire.

Par ailleurs, lorsque la rétraction est ancienne ou que le tissu fibreux a envahi une large portion de la paume, il arrive que la peau ne puisse plus recouvrir correctement les structures sous-jacentes après retrait de l’aponévrose atteinte. Une plastie cutanée est alors nécessaire pour permettre la fermeture sans tension.

La récupération post-opératoire demande classiquement plusieurs semaines de rééducation. Les résultats fonctionnels sont bons dans la majorité des cas. Cependant, le taux de récidive est de l’ordre de 20 % entre 5 à 10 ans.

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