Les prothèses d’épaule : totales et inversées
Le traitement chirurgical de l’arthrose de l’épaule nécessite l’implantation d’une prothèse glénohumérale, dont les deux impératifs seront le bon choix de la prothèse et le positionnement optimal de celle-ci.
Le développement de l’intelligence artificielle combiné aux savoir-faire du chirurgien a permis l’émergence d’une nouvelle génération de prothèses d’épaule positionnées de manière optimale virtuellement sur scanner, avant d’être définitivement implantées chez les patients au moyen d’une instrumentation produite sur mesure.
Qu’est-ce que la chirurgie de la prothèse d’épaule ?
Une usure définitive du cartilage entre les deux pièces mobiles de l’articulation de l’épaule, l’humérus et la glène de l’omoplate, nécessite un traitement médical. En cas d’échappement à ce traitement médical, une arthroplastie, mise en place d’une prothèse d’épaule, peut être proposée.
La chirurgie de la prothèse d’épaule consiste à remplacer l’articulation gléno humérale par des implants afin de de favoriser un traitement sans douleur, de permettre des mobilités améliorées, et parfois d’utiliser des groupes musculaires spécifiques pour permettre la mobilisation de l’épaule.
Retrouvez les informations essentielles autour de l’omarthrose et des prothèses d’épaule dans cette vidéo éditée par le Docteur Falcone.
Indications des prothèses d’épaule
Il existe différents types de prothèses d’épaule adaptées à chaque pathologie préexistante :
- Lorsque seule la pièce humérale doit être implantée, on parle d’hémi arthroplastie d’épaule. Il s’agit d’un cas extrêmement rare d’indication à une chirurgie prothétique de l’épaule, et s’adresse uniquement à des cas exceptionnels.
- Lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs ont une fonction satisfaisante, et que le stock osseux de l’articulation entre l’omoplate et l’humérus le permet, le chirurgien propose la mise en place d’une arthroplastie totale anatomique : les pièces de la prothèse ressemblent à l’anatomie habituelle du patient.
- Lorsque les tendons de la coiffe des rotateurs ont une fonction déficitaire, ou que le stock osseux n’est pas suffisant ou dysplasique, le chirurgien propose la mise en place d’une arthroplastie inversée d’épaule : les pièces de la prothèse ne ressemblent pas à l’anatomie habituelle du patient, il s’agit de modifier le centre de rotation et d’augmenter la congruence articulaire afin que le deltoïde soit le mobilisateur principal de l’articulation. Les prothèses inversées sont les plus fréquemment implantées chez les patients, puisque la cause principale d’omarthrose reste une évolution péjorative d’une rupture massive de coiffe des rotateurs.
Déroulement de la chirurgie d’une prothèse d’épaule
Planification 3D
La chirurgie d’une prothèse d’épaule débute toujours par l’indication chirurgicale par le spécialiste de l’épaule.
Il s’agira donc de déterminer précisément les causes de l’arthrose et de définir précisément le contexte anatomique du patient qui permettra de choisir au mieux la prothèse la plus adaptée.
La planification chirurgicale est systématiquement proposée par le Dr Falcone au moyen de la réalisation d’un scanner sans injection préopératoire selon un protocole appelé «Blueprint».
Il s’agit de l’obtention de coupes numériques de scanner qui sont analysées par le logiciel Imascap du laboratoire Stryker – Tornier et qui permet la reconstruction tridimensionnelle de l’épaule.
Sur cette reconstruction, le Dr Falcone implante virtuellement la prothèse choisie et simule les mobilités passives obtenues au moyen de cette prothèse.
Tous les types et toutes les configurations modulaires de prothèses sont possibles, afin :
- D’obtenir le résultat le plus sécurisant pour le patient en prenant en compte toutes les données spécifiques de celui-ci : c’est la prothèse qui s’adapte au patient et non pas l’inverse.
- De respecter les recommandations scientifiques les plus récentes.
- De réaliser une prise en charge sur mesure pour le patient.
- De prévoir un résultat sur les mobilités passives.
- De diminuer considérablement la durée opératoire puisque tous les choix techniques d’implantation sont réalisés avant la chirurgie.
- De fabriquer sur mesure une instrumentation spécifique pour le patient pour l’implantation de la prothèse choisie.
- De faire valider par l’intelligence artificielle et par le laboratoire de la bonne planification pour le patient.
Chirurgie d'une prothèse d'épaule
La chirurgie se déroule en hospitalisation conventionnelle de courte durée, de 2 à 4 jours en moyenne, dans la mesure du possible dans le cadre d’une RAAC (réhabilitation accélérée).
L’intervention se déroule sous anesthésie générale complétée le plus souvent par un bloc interscalénique (une anesthésie locorégionale antalgique).
Le patient est positionné en position de « chaise longue ».
En dehors des cas exceptionnels, le Dr Falcone pratique systématiquement une voie d’abord deltopectorale pour l’implantation des prothèses. Celle-ci fait environ 8 à 12 cm sont le type de prothèse et la morphologie du patient.
En fonction du type de prothèse pré déterminé, une hémiarthroplastie, une prothèse anatomique ou une prothèse inversée sera mise en place.
Les implants sont positionnés au moyen de l’instrumentation spécifique créée par le protocole Blueprint, réalisé par le Dr Falcone avant l’intervention.
Dans le cadre d’une prothèse anatomique, ou plus rarement d’une hémiarthroplastie, après l’implantation, une réparation du sous-scapulaire sera systématique au moyen de fils renforcés.
Cette réparation ne sera pas systématique dans le cadre de la mise en place d’une prothèse inversée.
Le biceps est ténotomisé et fixé.
Un drain est mis en place en profondeur afin de limiter les risques d’hématome post-opératoire.
Un surjet intradermique est en général réalisé pour la fermeture afin de minimiser la rançon esthétique.
Une attelle en écharpe coude au corps est positionnée en post-opératoire immédiat.
La durée d’hospitalisation dépend directement du drainage post-opératoire.
La sortie d’hospitalisation peut être envisagée dans un centre de convalescence si nécessaire.
Suites post-opératoires de la chirurgie d’une prothèse d’épaule
Consignes post-opératoires
Un traitement antalgique est prescrit à titre systématique. Il s’agit d’une chirurgie relativement peu douloureuse.
Le pansement doit être maintenu au propre et au sec pendant toute la phase de cicatrisation qui durent en moyenne deux semaines. Ci contre une cicatrice après 2 semaines de la chirurgie, en sortie du dernier pansement, surjet encore en place.
Dans le cas d’un surjet intradermique, technique la plus couramment réalisée par le Dr Falcone la fermeture cutanée à visée esthétique, les pansements sont réalisés tous les 4 jours et les strips ainsi que les extrémités du surjet sont retirés aux alentours du quinzième jour post-opératoire.
L’application de crème hydratante est également l’usage afin de de favoriser une cicatrice fine et souple.
Rééducation post-opératoire
Elle permet de favoriser les mobilités de la prothèse fraîchement implantée tout en évitant les raideurs sur le long terme.
Dans le cas de réparation tendineuse, la mobilisation sera très précise afin de favoriser la cicatrisation des tendons.
Un protocole de rééducation est systématiquement remis afin que le kinésithérapeute et toutes les indications en rapport avec la prothèse qui a été implantée.
La balnéothérapie est possible uniquement lorsque la cicatrisation cutanée est parfaitement obtenue.
3 semaines post-opération
Risques et complications de la chirurgie de la prothèse d’épaule
En dehors des risques liés à toutes pratiques de chirurgie ou d’anesthésie, la mise en place d’une prothèse d’épaule possède un certain nombre de complications spécifiques, quoique exceptionnelles :
Les infections de prothèse
Il s’agit d’une contamination du matériel par un germe, la plupart du temps provenant de la peau du patient. L’apparition d’une infection peut survenir dans les jours, les semaines, ou les mois suivant l’implantation de la prothèse. La survenue de ce type de complications nécessite la plupart du temps une reprise chirurgicale, parfois après ponction articulaire pour déterminer quel germe est responsable de cette infection. La reprise chirurgicale consiste à retirer l’intégralité des implants et, dans le meilleur des cas, réimplanter immédiatement une nouvelle prothèse sous couverture antibiotique adaptée au résultat de la ponction initiale. Cette chirurgie peut être réalisée en deux temps si l’état clinique du patient nécessite une prise en charge très rapide : les implants sont alors déposés, les prélèvements bactériologiques sont faits, un espaceur est mis en place en vue d’une seconde interventionn une fois le résultat des prélèvements bactériologiques obtenus.
Dans le cas des infections complexes, ou dans d’autres cas plus rares, la prise en charge secondaire de ces infections peut être réalisée dans un Centre de référence des infections ostéoarticulaires (CRIOA).
Les hématomes
Il peut nécessiter une évacuation chirurgicale en cas de compression. Il faut le distinguer des ecchymoses constantes qui colorent le bras, le coude et l’avant-bras de manière systématique après toute intervention chirurgicale de l’épaule.
Les fractures
Elles peuvent arriver lors de l’implantation de la prothèse, mais également à distance lors d’une chute, on parle alors de fracture périprothétique. Elles peuvent nécessiter l’implantation matériel comme des plaques ou d’une prothèse plus longue, parfois de commande spécifique.
Les descellements
Il s’agit de la perte de l’implantation d’une prothèse dans son os, nécessitant une reprise chirurgicale et parfois des greffes. Cela peut correspondre à une usure normale de la prothèse après quelques dizaines d’années.
Les luxations
Il s’agit de la perte de congruence des implants articulaires, situation exceptionnelle et devant nécessité l’évocation d’une possible infection.
Les lésions neurovasculaires
Il s’agit de lésions accidentelles par étirement ou par section des artères ou des branches neurologiques du plexus brachial sous-claviculaire pouvant entraîner une perte de fonction de sensibilité ou de motricité du membre supérieur.
Les phlébites
Il s’agit de l’obstruction des veines de drainage du membre supérieur, situation très exceptionnelle.
Résultats attendus des prothèses d’épaule
La chirurgie de la prothèse épaule permet la suppression spectaculaire des douleurs de l’articulation et une récupération des mobilités rapidement.
Dans le cadre de port de l’attelle, il faudra six semaines pour retrouver une autonomie partielle. Pour la mise en place de prothèse inversée, l’autonomie peut être récupérée beaucoup plus rapidement parfois.
La récupération de la fonction de l’épaule est obtenue en deux mois environ avec un score moyen de 80 % : plutôt 60 à 90 % dans le cas de la prothèse inversée, et 80 à 95 % avec une prothèse anatomique (lorsque son implantation est possible).
Les activités quotidiennes habituelles sont encouragées, même si on demandera au patient de limiter les pratiques sportives violentes ou les travaux de force pour éviter une usure prématurée ou une luxation de la prothèse.
La durée de vie moyenne d’une prothèse d’épaule est d’une vingtaine d’années. Les nouveaux matériaux implantés dans les prothèses utilisées par le Dr Falcone (polyéthylène réticulé) donnent des espoirs de prolongation très notable de la durée de vie future.
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2 Commentaires
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Bonjour je me permets de vous interpeler
pour un second avis. Le chirurgien qui me suit me propose la pose d une prothèse totale d epaule inversee. Opérée en mai 23 suite à la rupture transfixiante du supra-épineux, rupture due a un trop grand nombre de cours de yoga ce qui a entraîne l usure des tendons
Un mois après l opération sous arthroscopie le supra-épineux s’est de nouveau rompu . Jusqu’à ce jour je souffre énormément de l épaule avec une gêne constante dans les gestes du quotidien. Avant l opération j avais eu 2 infiltrations et une 3° fin juillet. Actuellement les traitements médicamenteux ne me soulagent pas . J ai rv avec le chirurgien dans quelques jours et je sais que nous allons parler de la pose de cette PTEI or je suis fort réticente. J aimerai savoir si , au regard des différents résultats d imagerie vous pourriez me donner votre avis.
Je vous remercie de prendre le temps de lire ce bilan . J ai pris rendez-vous avec votre service à Pontault-Combault en février. Je voulais vous informer que je suis suivie par un de vos confrères mais j »ai besoin d un autre avis quant à la nécessité d une intervention chirurgicale.
Je suis âgée de 73 ans, jusqu »en mai, j enseignais le yoga
Chère Madame, je peux tout à fait vous examiner votre épaule et vos examens pour vous donner un avis complémentaire. Ce sera avec plaisir. Bien cordialement. Dr Falcone