Chirurgie du tendon du long biceps à l’épaule : tendinite et SLAP lesion
Les tendinites du long biceps à l’épaule sont très fréquentes, et leur traitement chirurgical dépend de la cause responsable de cette tendinite. La réinsertion du long biceps sur le labrum, la ténotomie simple et la ténodèse sont les trois interventions principales permettant de supprimer les douleurs de tendinite.
Qu’est-ce que la chirurgie du tendon du long biceps ?
La chirurgie du tendon du long biceps est une chirurgie fréquente lorsqu’elle s’intègre dans le cadre d’une prise en charge d’une pathologie de la coiffe des rotateurs.
Il faut traiter la pathologie directement responsable de l’irritation du tendon du long biceps.
L’enjeu principal est de déterminer avec précision le diagnostic de tendinite du long biceps et ses causes.
Cette chirurgie a pour but :
- Soit de réinsérer l’insertion native du long biceps,
- Soit de réaliser une ténotomie du long biceps,
- Soit de réaliser une ténotomie et une ténodèse du long biceps.
Le choix de la chirurgie du tendon du long biceps dépendra directement de l’indication posée par un chirurgien spécialiste de l’épaule.
Indications
Les causes primitives pouvant indiquer une chirurgie de réinsertion du long biceps sont principalement post-traumatiques, au décours d’accident sportif ou professionnel à haute énergie.
Il existe souvent une intrication entre ces lésions appelée SLAP, et les instabilités de l’articulation de l’épaule.
Dans le cas du traitement du tendon du long biceps, chez les patients jeunes et sportifs, il existe parfois une indication à une réinsertion du pied du biceps sous arthroscopie. Il faudra bien considérer les lésions associées et les traiter dans le même temps en cas de besoin.
À l’inverse, en cas d’instabilité importante, sans aucune douleur du long biceps pourtant visualisé comme étant avulsé sur les examens d’imagerie, il faudra s’attacher en premier lieu à traiter l’instabilité et éventuellement traiter le long biceps dans un second temps.
Les causes secondaires provoquant une tendinite du long biceps dans l’articulation de l’épaule sont des pathologies liées à un conflit sous-acromial, incluant les tendinites ou ruptures de la coiffe des rotateurs (ligaments).
La tendinite et la douleur du long biceps sont souvent constatées lors de l’examen clinique, véritable sonnette d’alarme d’une pathologie tendineuse de l’épaule. Les claquements ressentis par le patient lors de la mise en rotation de l’épaule peuvent correspondre à une instabilité du tendon du long biceps qui sort hors de sa gouttière dans l’humérus, et se réduit spontanément lors des mouvements. Cet effet d’essuie-glace est extrêmement douloureux, et la luxation est parfois constatée sur les examens d’imagerie, fréquemment associée à une lésion du tendon du sous-scapulaire empêchant la mise en rotation interne de l’épaule.
La réalisation d’une ténotomie du long biceps ou d’une ténotomie et d’une ténodèse du long biceps sera choisie en fonction de l’âge et de la morphologie du patient, des lésions associées, du matériel implanté pour la réparation des tendons principaux, et de la qualité du tendon du long biceps lui-même, visualisée sous arthroscopie.
Déroulement de la chirurgie du long biceps
Toute chirurgie du tendon du long biceps est réalisée quasi systématiquement sous arthroscopie, au moyen d’une caméra miniature et d’instruments spécifiquement conçus pour ces interventions.
Elles sont proposées sous anesthésie locorégionale avec bloc interscalénique et parfois complétées par une anesthésie générale, selon les recommandations des anesthésistes.
Elles peuvent être convenues en ambulatoire ou avec une très courte hospitalisation d’une nuit.
Les cicatrices font quelques millimètres, et leur nombre varie selon les nécessités d’abord de l’articulation (classiquement de 3 à 5, parfois plus).
Réinsertion d’une SLAP lésion
La chirurgie consiste à explorer l’intérieur de l’articulation.
On pratique un avivement de la zone d’implantation du tendon du long biceps après avoir repéré la zone de la lésion.
Les tissus pathologiques n’ont ré insérables seront retirés.
À tout moment, une ténotomie plus ou moins ténodèse du long biceps peut être décidée en fonction de la qualité du tendon du long biceps, en cas d’impossibilité de réparation de la lésion.
Après avoir avivé les zones de cicatrisation, le pied du tendon du long biceps est lacé par des fils non résorbables qui seront implantées solidement par des ancres dans la structure osseuse de l’omoplate. Selon l’étendue des dégâts, le labrum sera également lacé et réparé selon les mêmes modalités en avant ou en arrière.
Ténotomie du long biceps sous arthroscopie
La chirurgie de ténotomie du long biceps se fait après exploration de l’épaule.
En général, le tendon du long biceps est très effrangé ou chevelu, et ne permet pas de ténodèse dans ce contexte.
La ténotomie du long biceps est réalisée en emportant une petite partie du pied du biceps au niveau du labrum en forme de V.
Cela permet un auto-blocage de cette zone de section au niveau de la partie supérieure de la gouttière du long biceps au niveau de l’humérus.
Le relâchement de la tension sur le long biceps et cet auto-blocage avec une détente du tendon permet la sédation des douleurs et, dans 90 % des cas, l’absence de signe de Popeye en post-opératoire, sans avoir de nécessité de mettre en place de matériel supplémentaire.
Ténodèse après la ténotomie
Lorsqu’elle est décidée, la fixation du tendon du long biceps est réalisée juste après la ténotomie.
Le tendon sera marqué par un fil pour éviter sa rétraction.
Tout dépendra alors du contexte de la ténodèse et des gestes associés lors de cette chirurgie :
- Le tendon peut être fixé avec un fil coulissant d’une ancre servant à la réparation du tendon supra épineux ou du sous scapulaire.
- Le tendon peut être introduit dans un tunnel osseux dans l’humérus au niveau de la gouttière du biceps, ou plus rarement sous l’insertion du grand pectoral, et fixé solidement à l’aide d’une vis d’interférence, bloquant le tendon dans l’os.
Suites post-opératoires de la chirurgie du long biceps
Consignes post-opératoires
Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est souvent prescrit en post-opératoire.
Les pansements simples sont à réaliser en attendant la fermeture des minimes incisions arthroscopiques, et en attendant la chute des fils résorbables.
La chirurgie du tendon du long biceps lui-même est en général peu douloureuse.
L’immobilisation va varier en fonction du geste réalisé sur le long biceps.
En cas de ténotomie simple, une immobilisation de courte durée articulaire simple visée antalgique, et ne devra pas retarder la récupération des mobilités articulaires.
En cas de réparation de l’insertion du long biceps ou d’une ténodèse du long biceps, il faudra attendre une certaine durée de cicatrisation tendineuse sur l’insertion osseuse native ou sur la nouvelle insertion choisie pour la ténodèse.
En général, une immobilisation de quatre semaines est nécessaire, et le kinésithérapeute aura les consignes nécessaires pour permettre d’entretenir les mobilités articulaires pour éviter les raideurs tout en évitant la rupture de la réparation.
La durée de l’arrêt de travail pourra varier en fonction de la période d’immobilisation et de l’activité professionnelle du patient de 1 à 12 semaines.
La reprise des sports est envisagée aux alentours de 4,5 mois, voire six mois pour des sports de contact en compétition.
Rééducation post-opératoire
Elle est impérative pour limiter les risques de raideur, de douleur et de capsulite rétractile.
Elle est prescrite selon un protocole spécifique permettant de guider le thérapeute lors de la rééducation.
Risques et complications de la chirurgie du long biceps
En dehors des complications potentielles de la chirurgie en général, les risques spécifiques de la chirurgie du long biceps sont :
- Les risques neurologiques et vasculaires, d’algoneurodystrophie, de capsulite, d’infection possible dans le cas d’une arthroscopie, mais exceptionnels. Certains pourraient nécessiter une nouvelle prise en charge chirurgicale.
- La ténotomie du biceps peut entraîner une rétraction de la longue portion du biceps et l’apparition d’un signe de Popeye, dans 10 % des cas, sans que cela ne soit une réelle complication mais une possibilité évolutive. Elle est parfois inesthétique. C’est pourquoi on lui préfère une ténodèse chez ce patient jeune, longiligne et sportif.
- La ténodèse du biceps peut entraîner des douleurs sur la face antérieure du bras de manière transitoire. Elle peut elle-même se compliquer d’une rupture du long biceps revenant à la situation d’une ténotomie, avec parfois un signe de Popeye, n’engageant pas de nouveau traitement chirurgical.
La réalisation de tunnels dans l’os, au décours de la ténodèse peut entraîner des fractures exceptionnelles de l’humérus, c’est pourquoi la balance bénéfice/risque d’une ténodèse vs une ténotomie simple doit être évaluée.
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6 Commentaires
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Vous souhaitez prendre rendez-vous avec le Docteur Falcone ?
Bonjour,
J’ai 74 ans. Une rupture transfixante du supra-épineux (20mm) suite à une chute il y a 4 ans environ. Le chirurgien me propose un geste de ténotomie ténodèse du biceps.
Actuellement, j’ai une mobilité normale de l’épaule. Des douleurs la nuit.
Ma question : après l’intervention, aurai-je la même mobilité de l’épaule?
Merci pour votre réponse
Bonjour Madame, je ne peux pas vous répondre précisément à votre cas sans consultation. En général, le but d’un traitement symptomatique sur la douleur comme une ténotomie du biceps est de conserver la même mobilité. Si la mobilité ne peut être maintenue dans les ruptures non réparables de la coiffe des rotateurs de l’épaule, il faut envisager la prothèse inversée. Bien cordialement
bonjour,
j’ai eu une rupture d’allure complete du tendon distal du biceps gauche.
51 ans , j’ai pas mal du tout. pour l’avenir je voudrais m’opérer.
que me conseillez-vous ?
Bonjour,
il faut pouvoir vous examiner et évaluer l’ancienneté de la lésion pour vous répondre
https://dr-falcone.com/contact-rdv/
Bien cordialement
Dr Falcone
Bonjour Docteur Falcone,
Je me suis fait opéré, il y a un peu plus d’1 mois, d’une ténotomie du biceps, comprenant un débridement du tendon, une bursectomie sous-acromiale
avec décompression par acromioplastie et section du ligament coraco-acromial.
Après avoir commencé une rééducation avec le kinésithérapeute, des douleurs assez importantes persistent et m’inquiètent, que dois-je craindre?
Celles-ci ne passent pas avec la prise d’anti douleurs et anti inflammatoires prescrits.
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
Je vous remercie pour votre message détaillé concernant votre récente opération et les douleurs persistantes que vous ressentez. Je comprends votre inquiétude face à ces symptômes qui perdurent malgré la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires.
Il est important de noter que la récupération après une telle intervention peut prendre du temps, et il n’est pas rare d’avoir encore des douleurs un mois après l’opération. Cependant, la persistance de douleurs importantes malgré le traitement médicamenteux mérite une attention particulière.
Pour évaluer correctement votre situation et vous rassurer, il serait important de vous examiner en personne. Je vous invite donc à prendre rendez-vous à mon cabinet : https://dr-falcone.com/contact-rdv/
Lors de cette consultation, nous pourrons :
Examiner en détail votre épaule opérée
Évaluer votre amplitude de mouvement et votre niveau de douleur
Revoir votre programme de rééducation actuel
Discuter de l’évolution de vos symptômes depuis l’opération
Envisager, si nécessaire, des examens complémentaires
En attendant votre rendez-vous, je vous conseille de :
Continuer votre rééducation, mais informez votre kinésithérapeute de l’intensité de vos douleurs
Appliquer de la glace sur l’épaule pendant 15-20 minutes, plusieurs fois par jour
Éviter les mouvements qui provoquent des douleurs intenses
N’oubliez pas d’apporter tous vos documents médicaux, y compris le compte-rendu opératoire et les résultats d’examens récents, lors de la consultation.
Je reste à votre disposition pour vous offrir la meilleure prise en charge possible et vous aider à comprendre et gérer au mieux cette phase post-opératoire.
Bien cordialement,
Dr Falcone