Traitement du canal carpien sans chirurgie : est-ce possible ?

par | 30 octobre 2025

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Le syndrome du canal carpien peut parfois être soulagé sans chirurgie, par des mesures conservatrices : attelle, médicaments, infiltrations, physiothérapie… Cependant, dans l’immense majorité des cas, ces pratiques ne peuvent être que temporaires. Autrement dit, dans les faits, seule une intervention chirurgicale permet de traiter la cause anatomique de cette pathologie pour éviter des séquelles irréversibles.

 

Mieux comprendre le syndrome du canal carpien

Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main. Elle correspond à la compression du nerf médian dans une gaine de nature ostéo-fibreuse (le canal carpien) située à la face antérieure du poignet.

Le nerf médian assure la sensibilité du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire, ainsi que la motricité de certains muscles du pouce. Lorsque la pression augmente dans le canal (inflammation des tendons, œdème, contraintes mécaniques…), le nerf médian est comprimé.

Les symptômes du syndrome du canal carpien incluent alors des fourmillements nocturnes, des engourdissements, des douleurs irradiant vers l’avant-bras, et parfois une perte de force ou de précision dans les gestes.

Les causes de cette pathologie sont variées (gestes répétitifs, arthrose, troubles hormonaux, grossesse, diabète…) et, en l’absence de prise en charge, la compression prolongée peut provoquer des lésions irréversibles du nerf. Un diagnostic précoce est donc essentiel.

 

Prise en charge du canal carpien sans chirurgie

Dans les formes débutantes ou modérées, certaines mesures conservatrices peuvent être envisagées avant d’avoir recours à la chirurgie.

La première d’entre elles est le port nocturne d’une attelle afin de maintenir le poignet en position neutre. Cela aide à diminuer la pression subie par le nerf médian et réduit donc les symptômes, notamment les réveils nocturnes liés aux fourmillements.

Un traitement à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires oraux fait aussi classiquement partie de cette prise en charge médicale, de même que d’éventuelles infiltrations de corticoïdes. Leur efficacité est variable mais peut être significative, en particulier chez les patients qui ne peuvent pas être opérés immédiatement (femmes enceintes, contre-indications médicales…).

Par ailleurs, il convient aussi de limiter la répétition de certains gestes, d’éviter les travaux qui exigent de forcer avec la main ainsi que les postures statiques prolongées. Enfin, cette prise en charge peut être complétée par des séances de physiothérapie, avec mobilisation douce du nerf, ultrasons thérapeutiques ou exercices d’étirement.

Toutefois, si cette approche conservatrice peut parfois s’avérer bénéfique, il convient de souligner qu’elle ne peut être que transitoire dans l’immense majorité des cas. Certes elle permet un soulagement temporaire dans les formes légères du syndrome, mais elle ne corrige pas la cause anatomique lorsque celle-ci s’aggrave.

 

Quand opérer le canal carpien ?

Lorsque, malgré les mesures conservatrices, les symptômes persistent ou s’aggravent, une intervention chirurgicale doit être envisagée.

Elle est réalisée en mode ambulatoire, sous anesthésie locale, et consiste à ouvrir le ligament annulaire antérieur du carpe pour libérer le nerf. Il s’agit d’un traitement court (15 à 20 minutes) dont les résultats sont statistiquement très satisfaisants.

Ses premiers effets sont ressentis dès les premières heures. Il faut néanmoins environ 6 mois pour retrouver une force et une sensibilité normales de la main, ce résultat étant définitif dans la majorité des cas.

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